August 27, 2025

Interview — Cyril Fayn, PDG de Masquelier

🎯 Reprendre une entreprise, c'est aussi se rĂ©aligner avec soi-mĂȘme

Reprendre, structurer, transmettre une vision.

C’est le pari qu’a fait Cyril FAYN en reprenant MASQUELIER aprĂšs 20 ans de carriĂšre dans les grands groupes.Il aurait pu continuer. Il a choisi de bifurquer. Non pas pour tout rĂ©inventer, mais pour faire diffĂ©remment, avec sens, mĂ©thode
 et impact.

đŸ•¶ïž Masquelier, c’est une PME industrielle ultra-spĂ©cialisĂ©e dans les accessoires pour opticiens. Une boĂźte discrĂšte, ancrĂ©e, rentable.

💡 En quelques mois, Cyril a :

‱⁠ ⁠StructurĂ© une reprise sur-mesure, avec une cible unique et choisie

‱⁠ ⁠PosĂ© une culture managĂ©riale claire : autonomie, transparence, confiance

‱⁠ ⁠TransformĂ© l’approche ESG en levier business, crĂ©dible et pragmatique

‱⁠ ⁠TraitĂ© la croissance comme un projet d’équipe, pensĂ© sur le temps longMais surtout, il a trouvĂ© ce que beaucoup cherchent :

🧘 un alignement entre ses valeurs, ses compĂ©tences et son quotidien de dirigeant.

🎧 Une interview inspirante pour celles et ceux qui envisagent la reprise non comme une fin
 mais comme un dĂ©but.

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Bonjour Cyril, pouvez-vous vous présenter ainsi queMasquelier ?

Bien sĂ»r. Je suis contrĂŽleur de gestion de formation, j’ai travaillĂ© pendant 20 ans dans des grands groupes avant de choisir une autre voie. Je voulais retrouver du sens, de la cohĂ©rence entre ma vie pro et perso. Masquelier est une entreprise spĂ©cialisĂ©e dans la fabrication de boĂźtes de rangement pour les opticiens, en particulier les "pĂ©niches optiques". C’est un produit trĂšs spĂ©cifique, indispensable au fonctionnement quotidien des magasins d’optique. Nous sommes leaders sur ce marchĂ© en France, avec une vraie expertise industrielle et une clientĂšle fidĂšle.

 

Pourquoi avoir choisi la reprise plutÎt que la création ?

Je ne suis pas un crĂ©atif produit, mais je sais gĂ©rer, analyser, structurer. La reprise me permettait d’utiliser mes compĂ©tences pour construire un projet avec mes valeurs. AprĂšs des annĂ©es Ă  ĂȘtre dĂ©connectĂ© entre semaine et week-end, je voulais ĂȘtre le mĂȘme tout le temps. Ça change tout. Je cherchais Ă  m’investir dans un projet humain et concret, oĂč je pourrais donner du sens Ă  mon quotidien professionnel.

 

Comment avez-vous trouvé Masquelier ?

Totalement par hasard, via une connaissance de mon expert-comptable. Ce n’était mĂȘme pas encore publiĂ©. J’ai appelĂ© l’intermĂ©diaire avant mĂȘme qu’il ait les comptes. Je l’ai relancĂ© chaque semaine. Quand les chiffres sont sortis, j’ai signĂ© la NDA trois heures aprĂšs. C’était rapide, instinctif. Une seule cible, une bonne intuition. J’ai senti que l’histoire pouvait s’écrire lĂ . Je ne voulais pas multiplier les pistes, mais trouver le bon alignement.

 

Et ensuite, comment avez-vous mené le processus ?

J’ai constituĂ© trĂšs tĂŽt une Ă©quipe : avocat, expert-comptable, conseiller en financement... Ça m’a permis d’avoir du recul, de bien nĂ©gocier, de structurer l’opĂ©ration. Ce sont eux qui m’ont aidĂ© Ă  ne pas faire d’erreurs classiques, comme oublier de cadrer la trĂ©sorerie au closing. C’est aussi un moyen de rester serein dans un moment trĂšs chargĂ© Ă©motionnellement. Sans cette garde rapprochĂ©e, j’aurais sans doute fait beaucoup plus d’erreurs. J’avais besoin de confiance, mais aussi de contradiction.

 

Quelle a été votre approche managériale avec les équipes ?

J’essaie de crĂ©er un environnement oĂč la transparence, la confiance et l’autonomie sont centrales. Je partage les chiffres, j’expliqueles dĂ©cisions, je consulte quand c’est nĂ©cessaire. On a mis en place un contrat d’intĂ©ressement, une micro-crĂšche dans le showroom, davantage de flexibilitĂ©. L’idĂ©e, c’est de proposer un cadre qui donne du sens et de la perspective. Chacun sait oĂč on va, chacun peut monter en compĂ©tence. Je ne prĂ©tends pasfaire mieux que ce qui existait avant, je fais diffĂ©remment. Et ce fonctionnement me ressemble.

Comment intégrez-vous la RSE dans votre stratégie ?

Ce n’est pas un effet de mode. C’est une conviction. On a créé une mascotte pour incarner notre dĂ©marche. On produit localement, onutilise des matiĂšres recyclĂ©es, on propose les mĂȘmes prix que les produits standards. On a fait un diag carbone, dĂ©crochĂ© des aides publiques. La RSE, aujourd’hui, c’est un levier de business, pas juste un argument marketing. C’est aussi une fiertĂ© collective : les Ă©quipes y adhĂšrent pleinement. Et cela nous positionne diffĂ©remment auprĂšs de nos clients, qui sont sensibles Ă  ces engagements.

Quels sont vos leviers de croissance aujourd’hui ?

On a deux axes : d’abord une croissance organique avec de nouveaux produits (comme des Ă©tuis plus adaptĂ©s aux montures actuelles, plus renouvelables que nos pĂ©niches), ensuite de la croissance externe. On cible des entreprises ou des produits qui complĂ©mentent notre gamme. Tout est inscrit dans notre stratĂ©gie Ă  cinq ans. L’objectif est de consolider notre leadership tout en nous diversifiant intelligemment. On veut rester agiles, proches du terrain, et toujours utiles Ă  nos clients.

 

Quelles erreurs avez-vous réussi à éviter grùce à votre préparation ?

J’ai Ă©vitĂ© plusieurs Ă©cueils grĂące Ă  mon entourage et Ă  ma prĂ©paration : comme oublier de nĂ©gocier les stocks, ou de cadrer prĂ©cisĂ©ment la trĂ©sorerie disponible au closing. Le fait d’avoir une Ă©quipe pluridisciplinaire m’a vraiment permis d’anticiper et de structurer l’opĂ©ration proprement. Et surtout, de rester lucide Ă  chaque Ă©tape, mĂȘme dans le feu de l’action. Ce sont des dĂ©tails qui peuvent tout changer dans une opĂ©ration de reprise.

 

Quelle importance ont eu les formations dans votre parcours de reprise ?

J’ai suivi une formation spĂ©cifique Ă  la reprise d’entreprise qui m’a Ă©normĂ©ment aidĂ©. Elle m’a permis de mettre un cadre sur mes intuitions, de structurer ma recherche, et de mieux comprendre les enjeux juridiques et humains du process. Ce n’est pas parce qu’on a dirigĂ© des Ă©quipes qu’on sait reprendre une entreprise. Il y a des codes, des Ă©tapes, des rĂ©flexes Ă  acquĂ©rir. Et puis, ça aide Ă  se sentir lĂ©gitime. J’ai aussi beaucoup appris en Ă©changeant avec d’autres repreneurs en formation.

 

Pourquoi est-il si important d’ĂȘtre bien entourĂ© quand on reprend une entreprise ?

Parce qu’on ne peut pas tout voir ni tout savoir seul. J’ai Ă©tĂ© accompagnĂ© d’un avocat, d’un expert-comptable, d’un conseiller financement, mais aussi d’amis entrepreneurs qui m’ont challengĂ© Ă  chaque Ă©tape. On est parfois tentĂ© de foncer tĂȘte baissĂ©e, et c’est le collectif qui ramĂšne du recul. Leur regard extĂ©rieur m’a permis d’éviter des piĂšges et de renforcer la qualitĂ© du projet. Il faut accepter de se faire challenger pour mieux dĂ©cider.

 

Avec le recul, qu’est-ce que cette reprise vous apporte ?

C’est un luxe. Je suis alignĂ© avec mes valeurs, je fais ceque j’aime, avec qui je veux. J’ai mes angoisses, bien sĂ»r, mais chaque lundi matin, je suis content d’aller bosser. Et ça, aprĂšs 20 ans de carriĂšre enentreprise, c’est prĂ©cieux. Ce sentiment d’avoir un impact rĂ©el, humain ettangible, ça n’a pas de prix. Je suis enfin Ă  ma place, dans un projet que je construis Ă  mon image.

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